SAINT
LOUIS
Figée dans le temps
🖊 par Juliette Diallo

Départ à 6h30 pour Saint-Louis. Alors que nous nous dirigeons, Fatou et moi, vers la gare routière, nous découvrons Dakar au petit matin. Peu de personnes dans leur voiture mais les trottoirs sont déjà empruntés par beaucoup de sénégalais, des livreurs de marchandises, surtout. Arrivées à la gare routière, dans la banlieue de Dakar, le marché prend forme petit à petit, et il est difficile de circuler. Un koxeur nous amène à une voiture dite « 7 places ». A vrai dire, c’est un break avec, en lieu et place du coffre, une banquette pour les 3 places de derrière. Donc au final, 7+1 : deux devant, et 6 derrière ! Une expérience à vivre, pour sûr ! C’est la première fois qu’on sort de Dakar, on y découvre des petits villages, des marchés au bord de la route, un autre mode de vie. Nous croisons beaucoup de policiers qui arrêtent les voitures sur le bas côté et qui les laissent repartir à condition de leur donner un billet… Nous sommes épargnés par cette corruption à l’aller mais pas au retour.
Après 4h30 de trajet nous arrivons à Saint-Louis, déposons nos affaires dans le AirBnb loué et demandons à notre hôte, Monsieur Ba, où nous devrions déjeuner pour manger un bon Thieb. Il nous accompagne à pied sur l’île, jusqu‘au restaurant La Languière. Nous n’avions pas vu autant de blancs concentrés dans un même lieu depuis longtemps ! Ça nous a bien fait rire. Un peu moins quand on nous a annoncé qu’il n’y avait pas de Thieboudienne aujourd’hui … Nous partons sur un mafé et un yassa, sans oublier la bouteille de Fanta ! Nous faisons la connaissance d’un finlandais, assis à côté de nous. Il s’est installé sur l’île il y a 20 ans, tombé en amour de Saint-Louis lors d’un voyage. Sur la table, des papiers déposés. On y trouve le nom et le numéro d’un guide qui propose des balades sur la langue de Barbarie, une journée au parc de Djoudj et d’autres excursions aux alentours de Saint-Louis. Emballées, nous décidons de l’appeler pour faire la sortie en pirogue dans la langue de Barbarie. Le guide répond, et quelle surprise ! Il est assis à la table d’à côté ! Il nous donne rendez-vous à 15h devant l’hôtel de la Poste. En attendant, nous décidons d’arpenter les rues et de faire un tour au musée de la photographie. De très beaux clichés représentant l’homme et la femme noire dans toute sa splendeur, par différents artistes. A retenir, le travail de Siaka Soppo Traoré (@siaka.s.traore) et de Malick Welli (@malick_welli).





A 15h, nous faisons la connaissance d’Aba, le guide qui va nous faire découvrir la langue de Barbarie. Nous partons avec trois autres personnes et découvrons en voiture, le port des pêcheurs de Saint-Louis. Les pêcheurs, malgré leur apparence, sont les plus riches de la ville nous précise Aba. La voiture nous dépose un peu plus loin, dans un lieu plus calme, au bord de l’eau. Une pirogue vient nous chercher et nous amène en mer. Nous découvrons l’envolée des boeing 707, autrement appelé, des pélicans et d’autres espèces d’oiseaux dont j’ai oublié le nom. Nous croisons, des pêcheurs en pirogue, de retour sur Saint-Louis après une journée en mer, des pêcheurs à pied, dans l’eau, les mains dans les filets. Le coucher de soleil nous fait face, et nous nous laissons voguer au gré des vagues, admirant les couleurs de la fin d’après-midi, du ciel et des oiseaux miroitant sur l’eau. Une fois les pieds sur terre, nous faisons un petit détour sur la grande plage donnant sur l’océan pour admirer une dernière fois le coucher de soleil et repartons à l’appartement, se reposer un peu.



Le samedi soir, jazz à gogo sur l’île de Saint-Louis. Nous nous rendons au bar Ça va jazzer, conseillé par Aba. Un groupe de musique est en train de jouer. On tape du pied, applaudit. Il n’y a pas encore grand monde, mais cela nous permet de mieux profiter du spectacle. On décide d’aller au bar en face, un peu plus tard dans la soirée. La musique a l’air différent. Le Flamingo’s, nous accueille, les tables en face d’une piscine donnant sur le groupe en train de jouer. Après 2 titres, on retrouve le bassiste du bar Ça va jazzer en train de jouer avec le groupe ! On le retrouvera d’ailleurs dans les rues un peu plus tard, il est partout ! Un petit Fanta et on part découvrir l’île de nuit. Très vite, fatiguées, nous retournons à l’appartement pour une bonne nuit de sommeil.
Le lendemain, balade complète sur l’île de Saint-Louis. Nous arpentons les rues en nous arrêtant sur les différents lieux du musée de la photographie, qui regroupe un ensemble de maisons et propose des expositions différentes dans chacune des maisons. L’occasion de découvrir les maisons de l’époque coloniale.
Le retour à Dakar se fait plus rapidement que l’aller. Nous rentrons fatiguées mais heureuses d’avoir pu faire ce voyage.

