CONCEALMENT









Tenter de cacher qui nous sommes à travers des artifices, des masques que l'on porte tous les jours. Parfois, il est difficile d'être soi-même sans se sentir jugé, ou critiqué. Alors, pour certain·e·s , on utilise des vêtements larges pour sortir dehors dans le but de cacher sa morphologie, qui n'est pas aux "normes" de la société dans laquelle nous vivons, des mannequins de défilés de la fashion week, ou encore des affiches publicitaires collées sur les abri-bus, que l'on nous montre sans cesse, on se teint les cheveux pour dissimuler son âge, on sourit pour ne pas montrer sa déprime.
C'est ce que j'ai essayé de montrer dans cette série de neuf photographies. Des images projetées sur un mur. Une personne au centre. Une partie du visage révélée, l'autre, cachée par des ombres. Ces ombres, c'est la partie noire, la partie négative qui nous amène à penser qu'il n'est pas bon, dans la société présente, d'être soi-même. Mais quel est le mal à se sentir vivant en lâchant tous ces masques ? S'accepter tel qu'on est, c'est difficile, mais un effort je pense nécessaire pour son bien-être.
Soyons vivant !
FLOU
Portrait d'une jeunesse. "Qu'est ce que tu veux faire plus tard ?", "Dans quel université tu vas ?", "C'est un métier qui fait gagner beaucoup d'argent ?", "Mais t'es sûr que tu veux faire ça?", "C'est un CDI ou un CDD ?", "Artiste ? Mais c'est pas un métier ça !". Depuis le jour où nous avons appris à écrire, l'une des premières questions de chaque début d'année scolaire est : "le métier que tu aimerais faire : ". Dès notre plus jeune âge, on nous force à réfléchir à notre avenir. Au début, notre avenir est certain : "Je veux être pompier", "vétérinaire ! J'adore les animaux", "je veux devenir astronaute", "je veux faire coiffure". Et plus on grandit, plus cette question qui était si simple en primaire, devient un poids qui nous hante d'années en années. Parce que finalement on ne sait pas. On se rend compte que les possibilités sont infinies, et que nous devons faire des choix. A l'époque de nos parents, l'opportunité d'un CDI était un avenir certain pour celle ou celui qui le prenait. Aujourd'hui, ce n'est pas aussi évident. De plus en plus de formes de contrat de travail émergent nous interrogeant sur la nécessité pour nous, de ces derniers . Des questions se posent. On ne sait pas. Préférons-nous faire un métier qui ne nous enchante pas plus que ça mais qui rapporte beaucoup d'argent ? Un métier qui nous passionne mais des difficultés financières fréquentes ? Des petits boulots à droite à gauche et pouvoir voyager quand on veut mais sans avoir de domicile fixe ? Le flou s'installe. Les idées se multiplient, les projets aussi. Parfois, échouent, parfois réussissent. Trouver sa voie n'est pas toujours facile, c'est un long chemin à suivre, qui peut s'accompagner de longues périodes floues. Mais finalement, ce sont les expériences, les personnes que nous rencontrons, les échecs et les réussites, qui font de nous ce que nous sommes aujourd'hui. Il ne faut pas le rejeter.
SLIDESHOW










Par ces deux séries photographiques, j'ai voulu montrer la liberté des corps. Exposé dans un cadre plus ou moins figé, le mouvement persiste. Je m'interroge sur la valeur du mouvement continuel. Même si l'image capture le mouvement, n'est-il pas dans un infini continuel ? Ne sommes-nous pas toujours en mouvement, même arrêtés ? les pulsations de notre cœur trahissent notre fausse immobilité. L'impulsion des corps jaillit, faisant danser notre subconscient. qui crée des mouvements propres à la personne photographiée. D'un côté, des courbes, un mouvement fluide, de l'autre des formes géométriques, un mouvement saccadé. Que disent ces mouvements sur ces personnes ? Dans quel état d'esprit étaient-elles pendant la séance ? Pour moi, photographie et mouvement sont peut-être opposés mais inévitablement liés.
CENSORED WOMEN



Œuvres "Flou", "Slideshow" et "Censored women" vues dans le cadre de l'exposition au Carreau de Cergy "artistes émergents", 2020.


